Maria Grazia Soncini – Restaurant La Capanna di Eraclio

Parmi les poêles, je me suis retrouvée d'abord comme fille, puis comme mère. Je me regarde souvent et je me dis toujours : chéris ton expérience ! J'aime tout ce qui concerne la cuisine, mais il y a une chose qui m'inspire absolument : préparer un déjeuner ou un dîner à partir de restes. Pouvoir créer quelque chose de bon, un plat fini, à partir d'ingrédients inutilisés ou jetés est tellement satisfaisant. Un "style" de cuisine familiale, de cuisine de récupération, où rien n'est jeté.

La cabane d'Eraclio s'appelait à l'origine La Capanna, et c'était simplement une taverne avec un bureau de tabac et une petite épicerie : mon grand-père a tout construit ici de 1922 à 1935. Si vous observez la structure, vous pouvez voir que les pièces ont été ajoutées de temps en temps. Les gens venaient volontiers ici pour faire du "Lo spuntino" ou pour chercher un plat différent à l'extérieur de la maison : nous avions des cochons pour le salami, un poulailler et mon père, comprenant ce besoin, a développé le restaurant. Nous travaillons avec des ingrédients et des recettes à l'ancienne : le poisson que nous utilisons est pêché au marché de Goro, et le gibier provient des vallées côtières du delta du Pô. Dans notre cuisine, les molécules ne manquent pas, le mulet, la crevette mante, la sole, bref, les poissons de notre zone côtière.

Dans une famille de trois générations, comme la nôtre et celle de Loison, les traditions deviennent votre vie, votre modus vivendi : ce que vous avez appris devient spontané pour être transmis aux générations futures. Dans mon enfance, le Panettone c'était Noël. Aujourd'hui, nous en mangeons même en août, mais il fut un temps où il n'en était pas ainsi. Ce n'est qu'après le déjeuner canonique du 25 décembre qu'avait lieu le rituel de la coupe. Et les restes étaient mangés au petit déjeuner le matin dans le café au lait, avec du pain. Je le mange encore de cette façon aujourd'hui ! Mon panettone préféré est le classique, bien sûr, et plein de fruits confits ! Le Magnum de 10 kilos est présent chaque année dans notre restaurant. Chaque fois que je l'ouvre, je suis inondée d'un parfum enivrant qui me fait remonter le temps, jusqu'au jour de Noël de mon enfance : la famille réunie, ma mère préparant tes vêtements neufs et tes chaussures sur le lit pour aller à la messe, le rituel de la famille réunie autour d'un déjeuner avec tortellini et Panettone !